Le parti politique Europe Écologie-Les Verts (EELV) se prépare à une transformation majeure dans son histoire. Lors de la prochaine convention de refondation, prévue pour le 14 octobre, le parti va faire le grand saut vers un nouveau nom : «Les Écologistes». Cette décision a été adoptée par une majorité de 63,23 % des adhérents en juillet, au cours des états généraux du mouvement, reflétant ainsi une volonté de redéfinir l’orientation et l’identité du parti.
Alors que ce changement était envisagé depuis longtemps mais constamment repoussé, il est devenu un enjeu majeur pour le parti politique sous l’impulsion de Marine Tondelier, élue secrétaire nationale en décembre dernier. Pour elle, ce changement de nom ne représente pas seulement un rebranding, mais une déclaration symbolique visant à marquer une transition fondamentale : passer d’un parti d’alerte et de protestation à un parti politique sérieusement engagé dans la gouvernance.
L’échec cuisant de la présidentielle, avec seulement 4,63 % des voix pour le candidat Yannick Jadot, a été un signal d’alarme pour EELV. Cette débâcle électorale a incité les membres du parti à réévaluer leur approche et leur positionnement. En tant que parti qui gère maintenant des villes et des métropoles, EELV aspire à être davantage qu’un simple lanceur d’alerte et à jouer un rôle actif dans la formulation de politiques et la prise de décisions gouvernementales.
Toutefois, ce changement de nom ne fait pas l’unanimité au sein du parti. Certains membres expriment des réserves quant à la pertinence d’un tel changement. Ils soulignent que le vrai défi réside dans une transformation politique et idéologique profonde plutôt que dans un simple changement de nom. Ils considèrent que le changement doit être substantiel et axé sur les politiques et les actions plutôt que sur des aspects esthétiques.
Karima Delli, eurodéputée et membre d’EELV, a fait part de ses réserves envers le changement de nom en soulignant l’importance d’une transformation politique réelle. Elle a rappelé que d’autres partis politiques, comme l’UMP devenu Les Républicains, n’ont pas nécessairement rencontré le succès escompté en raison d’un simple changement de nom.
La question du nom est devenue une préoccupation majeure pour les militants d’EELV, chacun ayant une opinion sur la direction à prendre. Certains expriment le souhait de revenir à l’appellation historique «Les Verts», considérant que cela représenterait mieux les valeurs et l’identité du parti. Néanmoins, Marine Tondelier a souligné que le nom ne doit pas être le seul élément de changement, et qu’il doit être abordé avec précaution étant donné l’impact émotionnel et politique qu’il peut avoir au sein du parti.
En définitive, ce changement de nom pour EELV est une étape significative dans l’évolution du parti. Qu’il soit accueilli avec enthousiasme, scepticisme ou réserves, il reflète une volonté de réinventer et de redéfinir le rôle et l’impact des écologistes dans la politique française. Alors que les Écologistes se préparent à ce changement, seul le temps dira si ce rebranding sera accompagné d’une transformation politique et idéologique profonde, conforme aux ambitions affichées.