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Pour revenir à la table d’Emmanuel Macron, la gauche pose ses conditions

La réunion au sommet organisée par le président français Emmanuel Macron avec les leaders des partis politiques a surpris tout le monde en se prolongeant pendant douze heures, attirant même la participation de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Au départ, Manuel Bompard pour La France insoumise (LFI), Marine Tondelier pour Europe Écologie Les Verts (EELV) et Olivier Faure pour le Parti socialiste (PS) avaient annoncé leur intention de ne pas participer au dîner, mais il s’est avéré qu’il s’agissait d’un plateau-repas pour poursuivre les discussions. Cependant, certains proches de ces leaders ont exprimé leur étonnement de les voir rester si longtemps, suscitant des plaisanteries au sein de leurs partis respectifs.

Deux jours après cette réunion marathon, les partis de gauche affirment que cette longue discussion ne les a pas convaincus de l’efficacité de cette approche. « J’ai déjà participé à ce genre de réunions avec Emmanuel Macron, je connais son style. Chacun prend la parole à tour de rôle, dans le respect et la sérieux, mais nous nous demandons toujours quelles sont les perspectives. Les dîners mondains ne sont pas vraiment notre tasse de thé », a déclaré la députée européenne de LFI, Manon Aubry.

Du côté d’EELV, la porte-parole Aminata Niakaté a expliqué que, bien que les écologistes ne soient pas opposés à de telles discussions, ils restent sceptiques quant à leur efficacité. « Douze heures de réunion qui se terminent par la création de groupes de travail, c’est un peu léger », a-t-elle commenté.

Cependant, l’enthousiasme règne à l’Élysée, qui a déjà annoncé une nouvelle réunion de ce type à venir. Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, a souligné qu’elle n’était pas aussi catégorique quant à la participation future de son parti. Elle a également précisé que cela ne se ferait pas sans conditions, une position partagée par la plupart des partis de gauche.

Pour Aminata Niakaté, il est impératif que les questions liées à l’écologie, à la protection de l’environnement et au changement climatique soient clairement à l’ordre du jour pour une participation future. « Nous ne reviendrons pas si nous n’obtenons pas de réponses concrètes à nos propositions », a-t-elle insisté. Manon Aubry a ajouté que Manuel Bompard avait exprimé la même préoccupation à la fin de la réunion.

Les partis socialistes et communistes, bien que plus attentistes, ont également exprimé des réserves. Pierre Jouvet, du Parti socialiste, a déclaré qu’ils attendaient de voir des propositions de travail concrètes sur la table. Ian Brossat, du Parti communiste français (PCF), a rappelé que son parti n’était généralement pas en faveur de la politique de la chaise vide.

Cependant, malgré ces préoccupations, les partis de gauche insistent sur le fait qu’ils ne se sentent pas prisonniers de cette nouvelle initiative. « Nous n’avons aucun engagement particulier », a déclaré Ian Brossat. Pierre Jouvet a souligné que s’ils ne voyaient pas leurs propositions prises en compte, il ne serait pas plus difficile de quitter une deuxième réunion que la première.

En fin de compte, la décision de revenir dépendra également de la coordination avec le reste de la Nupes, c’est-à-dire LFI, le PS et EELV. Pierre Jouvet estime que ces partis prendront leur décision « de manière commune ». Si Emmanuel Macron parvient à renforcer cette coordination au sein de la Nupes, le sommet de mercredi pourrait s’avérer utile pour la gauche, malgré les doutes persistants quant à son efficacité.