Le Parti socialiste français a franchi une étape cruciale dans sa préparation pour les élections européennes de l’année prochaine en adoptant à l’unanimité son texte d’orientation stratégique lors d’une réunion du bureau national qui s’est tenue mardi soir. Cette décision ouvre la voie à une liste autonome du parti pour les élections européennes, une décision qui sera soumise au vote des militants le 5 octobre prochain.
Le texte, intitulé “Faire basculer l’Europe, Du néolibéralisme vers le socialisme écologique,” est un document de 83 pages qui établit la feuille de route du Parti socialiste pour les élections européennes à venir. Le bureau national du parti a également voté à l’unanimité sur le contenu programmatique du projet européen, qui sera également soumis au vote des militants le 5 octobre.
Malgré les divisions internes persistantes au sein du Parti socialiste concernant l’accord de la Nupes conclu avec La France Insoumise (LFI), Europe Écologie Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) en mars 2022, les différentes factions du parti ont réussi à s’entendre sur la stratégie à suivre, grâce à la rédaction d’un compromis.
Alors que La France Insoumise réclame une liste commune des forces de la Nupes aux élections européennes, le texte stratégique, qui n’est pas amendable, entérine le principe d’une liste autonome pour le Parti socialiste. Il précise également que le PS a toujours considéré que son projet dicterait ses alliances, et non l’inverse.
Le texte indique : “Notre volonté de dialogue demeure. Mais nous constatons que la décision des écologistes et des communistes de partir sous leurs propres couleurs aux élections européennes n’a pas permis d’étudier les conditions nécessaires à une liste commune, et notamment de rediscuter des points de désaccord constatés sur les questions européennes et internationales lors de la constitution de la Nupes en 2022.”
Le Parti socialiste réaffirme toutefois son engagement en faveur d’une stratégie de rassemblement de la gauche et de l’écologie. Le texte soutient que cette stratégie a été couronnée de succès lors des élections législatives de 2022 avec la Nupes et son intergroupe à l’Assemblée nationale. Il ajoute que cette union est nécessaire pour faire face aux politiques du président de la République et pour contrer le Rassemblement National (RN).
Le texte n’évoque pas explicitement la candidature unique de la gauche à la présidentielle de 2027, une question qui divise toujours le PS. Il explique plutôt qu’il faudra “créer les conditions d’un programme commun et de candidatures de rassemblement aux municipales, à la présidentielle et aux législatives en remettant le Parti socialiste au cœur de la gauche.”
La tête de liste et la composition de la liste ne seront pas décidées avant la fin de l’année. Le texte suggère également la création “d’une liste ouverte” autour du PS, ouverte à tous ceux “se reconnaissant dans les principes de son projet.” Cependant, des tensions subsistent quant à l’inclusion de La Convention, le mouvement de l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui est hostile à la Nupes.
Le secrétaire national du PS, Olivier Faure, a exprimé des réserves à l’égard de La Convention, affirmant que le mouvement “passe son temps à s’essuyer les pieds sur le reste de la gauche.” Malgré ces désaccords internes, le Parti socialiste continue d’avancer dans sa préparation pour les élections européennes de l’année prochaine, avec le vote décisif des militants prévu pour le 5 octobre.
La scène politique française est en ébullition à mesure que les partis se préparent pour les élections européennes à venir, et la décision du PS d’opter pour une liste autonome apporte un nouvel élément à un paysage politique déjà complexe. Les résultats du vote des militants le 5 octobre donneront un aperçu crucial de la direction que prendra le parti pour ces élections cruciales.