Jeudi soir, les militants socialistes ont validé la liste autonome de leur parti pour les prochaines élections européennes, suivant ainsi les pas de leurs alliés du Parti communiste français (PCF) et d’Europe Écologie Les Verts (EELV), au grand désarroi de La France insoumise (LFI) qui plaidait pour une union de la gauche à cette échéance cruciale.
Le vote, qui s’est déroulé de 17h00 à 22h00 dans les sections du parti, n’a laissé place à aucun doute : le texte d’orientation stratégique sur lequel les militants ont voté avait déjà été adopté à l’unanimité le mois dernier par les cadres du Parti socialiste (PS), réunis en bureau national.
“Le jeudi 5 octobre, à 23h30, sur plus de 60 % des bulletins dépouillés, les deux textes sont adoptés à plus de 90 % des voix”, a annoncé le PS dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). Outre le texte d’orientation, les militants socialistes ont également voté pour ratifier le contenu programmatique du projet européen, ce dernier pouvant encore faire l’objet d’amendements par les fédérations.
Les trois courants du parti, y compris celui du premier secrétaire Olivier Faure, majoritaire et pro-Nupes, ont réussi à s’entendre sur une stratégie, rédigeant ainsi un compromis. Cette décision a été interprétée comme une victoire par Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, qui a salué l’orientation du PS vers une “gauche pro-européenne, claire sur l’Ukraine, sans alliance de la carpe et du lapin”, faisant référence à l’union avec La France insoumise, qu’il qualifie de partenariat improbable.
Cependant, ce choix a été critiqué par certains membres de LFI, dont la cheffe de file des eurodéputés, Manon Aubry, qui prônait ardemment une liste commune aux élections européennes. Elle a exprimé sa perplexité face à la priorité du PS de valider des listes séparées avant de discuter du programme, estimant que c’est le programme qui devrait guider la stratégie électorale.
Le PS n’a pas encore désigné sa tête de liste pour les élections européennes de 2024. L’eurodéputé Raphaël Glucksmann, leader du mouvement politique Place publique et ancien candidat en 2019, est cependant pressenti pour occuper ce rôle.
Du côté d’Europe Écologie Les Verts, l’eurodéputée Marie Toussaint, qui s’est distinguée en initiant avec plusieurs ONG l’Affaire du siècle, un recours en justice contre l’inaction climatique de la France, dirigera la liste écolo. Quant aux communistes, c’est Léon Deffontaines, le porte-parole de Fabien Roussel à l’élection présidentielle de 2022, qui prendra la tête de leur liste.
Les résultats définitifs du vote des militants socialistes seront officiellement entérinés lors d’une convention prévue pour le samedi 14 octobre.