Après une semaine de tractations et de débats tendus, le Parlement a finalement donné son aval à la loi sur l’immigration, marquant une victoire pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cependant, cette adoption a laissé des cicatrices au sein de la majorité présidentielle, exposant des divisions profondes et une défection significative au moment du vote à l’Assemblée.
Le texte a été adopté avec 349 voix en faveur et 186 voix contre, sur un total de 573 votants. Une alliance inattendue entre Les Républicains (LR) et le Rassemblement National (RN) a contribué à la victoire du projet de loi, tandis que la majorité présidentielle s’est scindée, avec 59 voix manquantes, entre votes contre (27) et abstentions (32) sur ses 251 députés.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a salué l’adoption d’un texte “fort et ferme” sur la question de l’immigration, soulignant l’absence des voix des députés du RN. La Première ministre Elisabeth Borne a également exprimé sa satisfaction, minimisant la défection d’une partie de sa majorité.
Cependant, la gauche radicale, représentée par Jean-Luc Mélenchon, a vivement critiqué cette adoption, qualifiant la victoire de “écoeurante” et dénonçant la formation d’un “nouvel axe politique” avec le soutien de l’extrême droite.
Les calculs politiques post-vote suscitent des interrogations sur la légitimité de l’adoption de la loi. Si les 88 députés du RN avaient voté contre, le texte aurait été rejeté par une faible marge (274 voix contre 261). Cependant, s’ils s’étaient abstenus, la majorité nécessaire aurait été réduite à 224 voix. Avec 261 voix en faveur, le texte aurait tout de même été adopté.
Cette victoire a été interprétée différemment par les partis politiques. Marine Le Pen, leader du RN, a célébré une “victoire idéologique”, tandis qu’Eric Ciotti, président des LR, a qualifié cela d’une “victoire historique pour la droite”. Il a appelé la majorité en crise à prendre en compte le soutien des Républicains, remettant en question le principe du “en même temps” comme signe d’impuissance.
La dissension au sein de la majorité s’est également manifestée au sein du gouvernement, avec la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau. D’autres ministres critiques à l’égard du texte ont été reçus à Matignon dans la soirée, soulevant des questions sur la cohésion du gouvernement.
Le malaise persistant au sein de la majorité laisse entrevoir des répercussions durables, non seulement au Parlement mais aussi au sein de la sphère politique nationale. Les conséquences de cet épisode complexe restent à mesurer, mais il est clair que la fracture au sein de la majorité présidentielle a pris une ampleur significative, avec des répercussions potentielles sur les prochains débats parlementaires.