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Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, rejoint la liste du Rassemblement National pour les élections européennes

Dans une annonce qui a pris de court bon nombre d’observateurs politiques, Fabrice Leggeri, l’ancien directeur de Frontex, l’agence européenne chargée du contrôle des frontières, a confirmé sa candidature sur la liste du Rassemblement National (RN) pour les élections européennes à venir. Positionné en troisième place sur la liste menée par Jordan Bardella, Leggeri apporte avec lui une expertise de première main sur les enjeux de sécurité et de gestion de l’immigration.

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche (JDD), Leggeri a expliqué sa décision en mettant en avant son expérience de près de sept ans à la tête de Frontex, ainsi que ses trente années de service au sein de l’administration publique française. Selon lui, rejoindre le RN lui offre l’opportunité de mettre à profit son savoir-faire au service des Français, un choix qu’il qualifie de “cohérent”.

Les membres du RN ont rapidement salué l’arrivée de Leggeri, soulignant l’importance de son expérience de terrain dans un contexte où l’immigration reste une question centrale. Julien Odoul, député RN de l’Yonne, a qualifié Leggeri de “renfort intéressant” et d'”atout de taille” pour le parti.

Le parcours professionnel de Leggeri, qui inclut des postes de haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, à la Défense et à la Commission européenne, correspond à la stratégie de normalisation du RN, qui cherche à étoffer son équipe avec des experts et des technocrates.

Cependant, l’arrivée de Leggeri sur la liste RN n’est pas sans controverse. En effet, le parti a souvent critiqué les institutions européennes, y compris Frontex. Nathalie Loiseau, eurodéputée de Renaissance, a souligné les prises de positions passées de Jordan Bardella vis-à-vis de Frontex, décrivant le RN comme “champion de la récupération douteuse et du ramasse-miettes”.

Ces critiques sont balayées par le parti, qui affirme que Leggeri est conscient des défauts du système qu’il a dirigé pendant sept ans, justifiant ainsi son départ de Frontex en dénonçant les déviations de sa mission originelle.

La démission de Leggeri de la direction exécutive de Frontex en avril 2022, suite à une enquête disciplinaire de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), a été l’objet de controverses. Bien que le rapport de l’Olaf soit resté confidentiel, des informations parues dans la presse ont évoqué des reproches concernant le non-respect des procédures et un mauvais management personnel de la part de Leggeri.

L’annonce de la candidature de Leggeri sur la liste RN soulève des questions sur les alliances politiques et les stratégies de récupération, alors que le parti cherche à renforcer sa position en vue des élections européennes à venir.