Le président de la République, Emmanuel Macron, est attendu aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, une visite surprise annoncée en Conseil des ministres ce mardi. Son arrivée intervient après plus d’une semaine d’émeutes qui ont plongé l’archipel dans une profonde crise sociale et politique. Le chef de l’État cherche à renouer le dialogue et à restaurer l’ordre dans la capitale, Nouméa, marquée par des violences et des incendies.
La nuit de mardi à mercredi a été relativement plus calme, bien que marquée par deux incendies à Nouméa, selon le Haut-Commissariat de la République. Ces incidents font suite à des nuits de violence où deux écoles et 300 véhicules d’un concessionnaire automobile ont été détruits par le feu. La municipalité s’efforce de gérer les conséquences de ces actes de vandalisme tout en appelant au calme.
Peu après l’annonce de la visite présidentielle, la Nouvelle-Calédonie a été la cible d’une cyberattaque massive visant à saturer le réseau de l’archipel. Christopher Gygès, membre du gouvernement collégial calédonien, a déclaré lors d’une conférence de presse que des millions d’emails ont été envoyés simultanément pour tenter de paralyser les systèmes. Heureusement, l’attaque a été stoppée avant de causer des dommages significatifs.
La venue d’Emmanuel Macron suscite des réactions variées parmi les Calédoniens. Dans un quartier aisé du sud de Nouméa, Jean, 57 ans, et ses voisins se relaient depuis une semaine sur une barricade pour se protéger des émeutiers. Pour lui, la visite du président est une « bonne nouvelle ». « La situation est totalement bloquée. Il faut espérer que cela permette aux esprits de se calmer et qu’une porte de sortie soit trouvée », confie-t-il.
À Dumbéa, un bastion indépendantiste à l’ouest de Nouméa, Mike, 52 ans, exprime son scepticisme. « Nous voulons que Macron vienne voir ce qui se passe », dit-il, tout en affirmant fermement leur opposition au projet de loi constitutionnelle sur le corps électoral. « Nous restons sur l’opposition: c’est non au dégel. Je ne comprends pas pourquoi notre sort doit être discuté par des gens qui n’habitent même pas ici », ajoute-t-il avec amertume.
Emmanuel Macron doit arriver ce mercredi soir ou jeudi matin (heure locale) pour installer une « mission », selon la porte-parole du gouvernement. Aucun détail supplémentaire n’a été fourni sur la nature exacte de cette mission, mais elle symbolise la volonté de l’État français de trouver une issue à cette crise.
En attendant l’arrivée du président, la population calédonienne espère un retour au calme et un dialogue constructif pour résoudre les tensions qui déchirent l’archipel.