Dès l’ouverture de la session parlementaire, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une manifestation visuelle de solidarité. Plusieurs députés de gauche ont fait leur entrée dans l’hémicycle arborant les couleurs du drapeau palestinien, vert, noir, rouge et blanc. Parmi eux, la cheffe du groupe La France Insoumise (LFI) qui a troqué son costume sombre pour une robe rouge vif, accompagnée de ses collègues insoumis, communistes et écologistes.
« Nous refusons de ne pas pouvoir exprimer notre soutien à la population palestinienne », a déclaré Benjamin Lucas, défendant cette action symbolique. Ce geste a immédiatement suscité des réactions contrastées. Tandis que la majorité paraissait exaspérée, les députés de droite se sont moqués de l’initiative, allant jusqu’à lancer des quolibets évoquant les couleurs du drapeau italien.
La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a rappelé à l’ordre les députés en soulignant que l’hémicycle est un lieu de débat démocratique où l’expression doit se faire oralement, et non par des démonstrations vestimentaires.
La tension a monté d’un cran lors de la première question posée par Aymeric Caron. Ce dernier a vivement critiqué le gouvernement, accusant la France de complicité en ne reconnaissant pas l’État palestinien, et décrivant Gaza comme un « ghetto » où l’armée israélienne commettrait des exactions.
Jean-Noël Barrot, ministre chargé de l’Europe, a répliqué en reprochant à LFI de ne pas rendre hommage aux victimes françaises du 7 octobre, tout en appelant à condamner fermement les actions du Hamas.
La situation a dégénéré lorsque Rachel Keke a brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle, provoquant la colère de la présidente de l’Assemblée qui a immédiatement sanctionné l’élue d’un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal. La séance a été suspendue alors que les députés des Républicains et du Rassemblement National ont entonné la Marseillaise.
Après cette pause, le calme est revenu en partie grâce au départ de nombreux députés Nupes qui ont profité de l’occasion pour justifier leur action auprès des médias. Sylvain Maillard, chef du groupe Renaissance, a exprimé sa consternation face à cette démonstration qu’il considère nuisible à l’image de l’Assemblée.
En conférence de presse, la députée socialiste Christine Pirès Beaune a regretté ces actions, soulignant que le débat sur la forme prend souvent le pas sur le fond des discussions parlementaires.