Accusée dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement national, Marine Le Pen se dit visée par une opération orchestrée pour mettre fin à sa carrière politique.
Lors du journal de 20 heures sur TF1, Marine Le Pen a vivement réagi aux réquisitions prononcées par le parquet dans le cadre de son procès pour détournement de fonds publics. « C’est ma mort politique qu’on cherche à obtenir », a-t-elle affirmé, après que cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat ont été demandés contre elle, en plus de cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme et une amende de 300 000 euros.
Une condamnation au cœur d’un débat politique
« Cette peine d’inéligibilité, avec exécution provisoire, vise clairement à m’écarter de la scène politique », a déclaré la députée du Pas-de-Calais. Selon elle, cette affaire trouve ses origines dans une démarche « orchestrée » par des figures politiques, citant l’ancien président socialiste du Parlement européen, Martin Schulz, et l’ex-ministre de la Justice Christiane Taubira.
Marine Le Pen s’est également dite révoltée par un réquisitoire qu’elle juge « disproportionné » et qui, selon elle, suscite l’indignation « bien au-delà » des rangs de son parti. Plusieurs personnalités politiques, dont Gérald Darmanin, Christian Estrosi et même Jean-Luc Mélenchon, ont exprimé des réserves face à l’idée d’une inéligibilité effective dès le jugement, y voyant une atteinte au débat démocratique.
Une cible avant tout politique
Au cœur du procès, Marine Le Pen est accusée, avec 24 autres prévenus, d’avoir employé des assistants parlementaires européens dont les missions auraient servi les intérêts du parti et non ceux des institutions européennes. « Ce n’est pas moi en tant que justiciable qui suis jugée, mais moi en tant qu’adversaire politique », a-t-elle affirmé.
Interrogée sur les initiatives du RN pour mobiliser l’opinion publique, comme le lancement d’une pétition en ligne dénonçant les réquisitions du parquet, Marine Le Pen s’est défendue de toute tentative d’influence sur la justice. « Donner une voix aux citoyens indignés est une démarche légitime et pacifique », a-t-elle expliqué.
Un jugement très attendu
Les plaidoiries de la défense, prévues lundi, marqueront une étape cruciale avant un verdict attendu début 2025. En cas de confirmation des réquisitions, Marine Le Pen pourrait être écartée de la présidentielle de 2027, un scénario qui bouleverserait profondément le paysage politique français. En attendant, le procès soulève des interrogations sur l’équilibre entre justice et démocratie, un sujet qui divise aussi bien l’opinion publique que les acteurs politiques.