Alors que les agriculteurs prévoient des mobilisations dans tout le pays, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avertit : toute obstruction durable des routes sera réprimée fermement.
Le message est clair : le gouvernement ne tolérera aucun blocage prolongé des infrastructures routières lors des manifestations agricoles qui débutent ce dimanche. « Pas d’atteintes aux biens, pas d’atteintes aux personnes et pas de blocages durables : ces limites sont non négociables », a affirmé Bruno Retailleau lors d’une intervention sur le plateau du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro.
Des protestations encadrées mais surveillées
Les agriculteurs, en colère contre la bureaucratie, les faibles revenus agricoles, et l’accord de libre-échange UE-Mercosur, entendent exprimer leur mécontentement par des actions dans plusieurs régions. Retailleau, tout en reconnaissant leur droit à manifester, s’est entretenu avec les syndicats agricoles pour poser des garde-fous. « Le dialogue est ouvert, mais si ces limites sont franchies, nous interviendrons sans hésitation », a-t-il déclaré, rappelant que les forces de l’ordre seront mobilisées si nécessaire.
Interrogé sur les actions symboliques telles que le dépôt de fumier devant des préfectures, tolérées par son prédécesseur, le ministre a précisé : « Tant qu’il n’y a pas de dégradations ou d’entrave durable, ces actions ne sont pas notre priorité. Mais les blocages prolongés, eux, seront réprimés. »
Comparaison avec les cheminots
Profitant de l’occasion, Retailleau a opposé la mobilisation des agriculteurs à celle, récurrente, des cheminots. Il a dénoncé ce qu’il considère comme des prises d’otage répétées de la population par une partie du secteur ferroviaire : « Les agriculteurs se battent pour survivre. Les cheminots, eux, perturbent régulièrement le quotidien des Français qui travaillent. Ce sont deux réalités bien distinctes. »
Les revendications agricoles toujours d’actualité
Les agriculteurs dénoncent l’insuffisance des aides malgré les annonces gouvernementales, et s’opposent fermement à l’accord Mercosur, qu’ils jugent incompatible avec leurs intérêts. Le gouvernement, de son côté, assure user de tous les leviers pour contrer cet accord.
Avec ces manifestations, le monde agricole cherche une fois de plus à faire entendre sa détresse. Mais face à un ministre déterminé à maintenir l’ordre, le défi sera de conjuguer protestation et respect des règles, dans un contexte où la tension entre mobilisation sociale et fermeté gouvernementale reste palpable.