Le Premier ministre mise sur le passage en force tandis que l’opposition s’organise.
Le chef du gouvernement, François Bayrou, a annoncé son intention de recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution afin d’assurer l’adoption des budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale. Une décision qui intervient alors que les débats à l’Assemblée nationale peinent à trouver un consensus.
Une stratégie assumée
Dès lundi après-midi, les députés devront se prononcer sur les conclusions de la Commission mixte paritaire concernant le budget de l’Etat, première étape d’une séquence où l’exécutif entend imposer sa ligne. Un second 49.3 suivra pour la loi de financement de la Sécurité sociale, actuellement en nouvelle lecture et qui devrait être examinée jusqu’à la fin de la semaine.
« La France a besoin d’un budget en ordre de marche. Il est de notre responsabilité d’agir sans délai », a déclaré le Premier ministre, défendant une mesure « nécessaire pour garantir la stabilité ».
Une opposition en alerte
L’annonce a immédiatement suscité des réactions vives dans les rangs de l’opposition. La France insoumise a déposé une motion de censure, soutenue par les écologistes et les communistes. Le Rassemblement national et le Parti socialiste, quant à eux, n’ont pas encore fait part de leur position.
Le gouvernement espère trouver un compromis avec les socialistes, qui ont déjà salué certaines avancées budgétaires. Néanmoins, l’hypothèse d’un renversement du gouvernement reste une incertitude qui pourrait reconfigurer l’échiquier politique dans les jours à venir.
« Un rejet du budget serait perçu comme une crise grave par nos concitoyens. J’appelle chacun à la responsabilité », a averti François Bayrou, misant sur l’absence de coalition suffisante pour faire tomber l’exécutif.
La tension est à son comble au Palais Bourbon, alors que se joue une bataille décisive pour l’avenir budgétaire du pays.