Le coordinateur de La France insoumise dénonce un « reniement » des engagements électoraux du Parti socialiste.
Après l’intervention de Lionel Jospin appelant les socialistes à ne pas voter la censure du gouvernement Bayrou, Manuel Bompard a réagi avec virulence ce dimanche, affirmant son « désaccord radical » avec l’ancien Premier ministre.
Une fracture à gauche
Invité de BFMTV, le coordinateur de LFI a dénoncé une posture qui, selon lui, trahit les engagements pris par la gauche lors des élections législatives : « Ce qui a fait beaucoup de mal à la gauche, c’est quand vous faites campagne sur un programme et que, quelques mois plus tard, vous le reniez ». Il insiste sur le fait que le budget défendu par François Bayrou n’a « aucun rapport » avec le programme porté par la gauche.
Un avertissement au Parti socialiste
Bompard va plus loin en estimant que si le Parti socialiste refuse de voter la motion de censure, cela marquerait un « changement d’alliance électorale », signifiant un alignement implicite avec le gouvernement Bayrou. Selon lui, ce choix représenterait un reniement des engagements pris devant les électeurs.
Un chantage budgétaire ?
Lionel Jospin, dans une interview à France 5, avait estimé qu’une censure du gouvernement serait irresponsable, mettant en avant les enjeux majeurs comme la crise à Mayotte ou la situation en Nouvelle-Calédonie. Une analyse que Manuel Bompard rejette catégoriquement, accusant François Bayrou d’exercer un « chantage » sur la question budgétaire.
Selon l’Insoumis, l’argument d’un blocage financier est fallacieux : « Les députés ont voté une loi permettant de reconduire les lignes budgétaires de 2024. Aujourd’hui, nous avons un budget, mais des consignes gouvernementales imposent un gel des dépenses. »
Pour Bompard, le débat budgétaire ne doit pas devenir un levier de pression politique : « Cette manière de nous forcer à renoncer à nos convictions pour adopter un budget très mauvais est inacceptable. »
À quelques heures de l’utilisation annoncée du 49.3, la fracture à gauche semble plus que jamais béante.