Les négociations entre Les Républicains et le gouvernement Lecornu connaissent un nouveau rebondissement. Bruno Retailleau, président du parti et ministre de l’Intérieur démissionnaire, a exprimé jeudi son scepticisme quant à l’engagement de LR dans la future équipe ministérielle.
Reçu longuement à Matignon par le Premier ministre Sébastien Lecornu, Retailleau a déclaré au Figaro que « le compte n’y est pas ». Lors d’une visioconférence d’urgence avec les parlementaires de son parti, il a détaillé plusieurs points de désaccord, insistant particulièrement sur les questions liées à l’immigration et à la sécurité.
« Le plus préoccupant concerne le régalien », a précisé le ministre. Il a regretté l’absence de mesures concrètes sur l’aide médicale d’État, le délit de séjour irrégulier ou encore la gestion des visas, qu’il souhaitait voir centralisée à Beauvau. « On ne pourra pas s’engager tant que le projet ne sera pas amendé », a-t-il averti.
Outre les contenus politiques, Bruno Retailleau a également formulé des exigences sur la composition du gouvernement. Il souhaite qu’un tiers des postes reviennent à LR, alors que le Premier ministre envisage pour l’instant une équipe de 20 à 25 ministres.
Une version définitive de la feuille de route est attendue vendredi soir. « Nous déciderons le lendemain en fonction du document », a indiqué le patron des Républicains. Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l’Assemblée, a appuyé ce positionnement : « Sur le volet immigration, le compte n’y est pas. Si rien n’évolue, il ne faudra pas participer au gouvernement. Nous ne nous prononcerons que sur la base d’un texte écrit et clair. »