Le climat politique continue de se tendre autour du projet de loi de finances 2026. Dans un entretien accordé au Figaro, le président des Républicains Bruno Retailleau a estimé que le texte présenté par le gouvernement de Sébastien Lecornuétait, « en l’état », impossible à soutenir pour la droite. Il prévient que son parti « n’exclut aucune option », y compris celle d’une motion de censure.
Une fracture avec l’exécutif
Très critique à l’égard du Premier ministre, Bruno Retailleau reproche à l’exécutif de « faire payer aux Français le prix de ses erreurs et de ses renoncements ». Selon lui, le budget 2026 traduirait une dérive « socialiste » qui s’éloigne des engagements de rigueur et de maîtrise de la dépense publique.
Le sénateur de Vendée dénonce particulièrement la suspension de la réforme des retraites, annoncée mardi par Sébastien Lecornu, qu’il considère comme un « signal catastrophique ». Pour le patron de LR, ce recul symbolise « un abandon de toute cohérence budgétaire » et marque la fin des ambitions de réforme du gouvernement.
« Nous nous battrons pied à pied »
Bruno Retailleau insiste toutefois sur sa volonté d’agir en amont d’un éventuel affrontement parlementaire. « Si rien ne change, Les Républicains voteront contre. Mais nous nous battrons pied à pied pour modifier le texte », a-t-il assuré.
Revenant sur sa démission du gouvernement quelques mois plus tôt, le chef de file des Républicains revendique « une rupture salutaire » : « Je ne pouvais pas cautionner un projet qui ressemblait davantage à une déclaration d’un ministre socialiste qu’à un programme de droite. »
Sur Macron et l’avenir politique
Interrogé sur l’éventualité d’un départ du chef de l’État, Bruno Retailleau se garde d’alimenter le débat sur une éventuelle démission d’Emmanuel Macron. « Ce n’est pas à moi d’appeler à son départ. Ce serait un précédent dangereux pour la stabilité institutionnelle », a-t-il estimé, tout en jugeant « inévitable » un retour aux urnes d’ici la fin du quinquennat, sous une forme ou une autre : dissolution, référendum ou démission présidentielle.
Pas d’alliance avec le RN
Enfin, le sénateur met une nouvelle fois à distance les appels du pied d’Éric Ciotti, désormais allié au Rassemblement national. Il rejette toute « union des droites par les appareils » et affirme que « la seule union valable est celle des électeurs autour d’idées claires ». « Si la droite se perd dans des combinaisons politiciennes, elle signe sa disparition », conclut-il.