La décision du gouvernement de supprimer certains dispositifs de soutien à la construction suscite une vague de colère parmi les acteurs du secteur. Tant le Medef que la Fédération des promoteurs immobiliers pointent du doigt cette mesure, la qualifiant de contre-productive dans le contexte actuel.
« Il ne faut pas faire de mauvaises économies ». Ces mots, cinglants, ont été prononcés par Patrick Martin, président du Medef, lors d’une allocution mercredi dernier. Sa critique acerbe vise la suppression par le gouvernement de certains dispositifs de soutien à la construction, justifiée par la nécessité de rigueur budgétaire. Pour Martin, cette décision intervient alors que le secteur de la construction est plongé dans une crise profonde. « La situation est vraiment critique, et vous avez tous en tête que pour relancer la situation, c’est urgent, parce que les cycles sont longs », a-t-il déclaré, mettant en lumière la nécessité d’une relance urgente.
Le président du Medef a particulièrement mis en lumière la suppression à venir de la niche fiscale Pinel, un dispositif crucial pour l’investissement locatif. Il a souligné les conséquences désastreuses que cela pourrait entraîner, arguant que le manque à gagner en TVA serait près de deux fois supérieur à celui de l’État. Il a également alerté sur les risques de destructions d’emplois et les conséquences financières pour les finances publiques.
De son côté, Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI), a également exprimé son mécontentement. Il a jugé très insuffisantes les mesures de simplification annoncées par le ministre délégué chargé du Logement, Guillaume Kasbarian. « J’ai dit merci d’avoir compris le sujet, parce qu’avant, ils le niaient. Sauf que les mesures prises, ce sont des mesures qui en très grande partie […] sont sur l’offre, et que nous, depuis novembre 2022, on a un énorme problème, c’est la demande », a-t-il déclaré. Il a même évoqué la possibilité que les membres de sa fédération se joignent à d’autres secteurs en protestation, faisant allusion à une éventuelle mobilisation similaire à celle des agriculteurs.
Dans un contexte où la crise du logement et de la construction prend des proportions préoccupantes, ces réactions soulignent l’urgence pour le gouvernement de reconsidérer sa stratégie et de mettre en place des mesures adéquates pour relancer ce secteur vital de l’économie nationale.