Dans une allocution jeudi dernier, Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National (RN), a exposé les pistes d’économies envisagées par le parti d’extrême droite pour résorber le déficit public. Accompagné de Sébastien Chenu, également député du RN, Tanguy a dénoncé ce qu’il qualifie de “gabegie dans le mille-feuille administratif” et a proposé des mesures radicales pour rationaliser les dépenses publiques.
Une des principales suggestions avancées par Tanguy est la fusion des échelons administratifs, notamment la suppression de l’échelon politique des grandes régions. Selon lui, une collaboration accrue entre les départements suffirait largement, préconisant la création d’un mandat unique, celui de “conseiller territorial”. Cette réforme, selon Tanguy, permettrait une économie substantielle des ressources.
Par ailleurs, Tanguy a plaidé pour une réduction significative du nombre d’intercommunalités, qu’il juge trop onéreuses et peu efficaces. Il a critiqué l’allocation de ressources aux dépenses de fonctions support au détriment de services essentiels, citant l’exemple de la suppression des garde-champêtres au profit de directeurs de la communication.
Le RN met également en avant la nécessité de revoir les politiques d’aides sociales, en accordant la priorité nationale aux aides non contributives telles que le RSA. Selon Tanguy, cela pourrait conduire à des économies de l’ordre de 16 milliards d’euros, tout en soulageant les finances publiques.
Quant à Sébastien Chenu, il a abordé la question de la taxation des surprofits, suggérant une imposition temporaire sur les gains générés par des décisions gouvernementales, notamment dans des secteurs tels que la grande distribution pendant la pandémie de Covid-19. Chenu a également plaidé en faveur de la taxation des rachats d’actions, insistant sur la nécessité d’encourager les entreprises à réinvestir plutôt que de simplement faire circuler l’argent entre elles.
Ces propositions, présentées comme des moyens concrets de redresser les finances publiques, témoignent de la volonté du Rassemblement National de bousculer les “grands tabous de Bercy” et d’instaurer une nouvelle approche économique, orientée vers la rationalisation des dépenses et la priorisation des intérêts nationaux.