Le Canada est en ébullition politique. Selon des informations rapportées par The Globe and Mail, Justin Trudeau, Premier ministre depuis 2015, pourrait annoncer sa démission cette semaine. Une décision qui, bien que surprenante, semble s’inscrire dans un contexte de pression croissante sur le leader libéral, fragilisé par des crises internes et des sondages en berne.
Une annonce imminente ?
D’après trois sources anonymes citées par le quotidien canadien, Trudeau pourrait officialiser son départ dès lundi, à la veille d’une importante réunion nationale du Parti libéral prévue mercredi. Si cette hypothèse se confirme, cela plongerait la formation politique dans l’incertitude, à seulement quelques mois des élections législatives prévues avant la fin octobre. Interrogé sur ces rumeurs, le cabinet du Premier ministre n’a pas souhaité commenter.
Cette démission marquerait un tournant dans la carrière de Justin Trudeau, qui avait pourtant affiché son intention de briguer un quatrième mandat. Cependant, les derniers sondages montrent un retard de plus de 20 points face à son adversaire conservateur, Pierre Poilievre. Minoritaire au Parlement depuis 2021, Trudeau voit son gouvernement vaciller, notamment après la rupture de l’alliance avec le Nouveau Parti démocratique (NPD), autrefois clé de voûte de sa majorité.
Une tempête politique en cours
Les tensions au sein du gouvernement libéral se sont accrues depuis la démission de Chrystia Freeland, vice-Première ministre et ancienne alliée de poids. Selon des sources proches du parti, Freeland aurait quitté son poste en désaccord avec Trudeau sur la gestion de la guerre économique imminente avec les États-Unis.
Cette crise est exacerbée par les récentes déclarations de Donald Trump, qui a promis, s’il revenait au pouvoir en janvier, d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines. Ces menaces ont secoué le gouvernement de Trudeau, déjà sous pression pour répondre à des critiques croissantes sur son bilan économique et sa capacité à protéger les intérêts du Canada sur la scène internationale.
Un avenir incertain pour le Parti libéral
Si Trudeau devait confirmer son départ, le Parti libéral se retrouverait dans une situation délicate. Privé de chef à l’approche des législatives, il serait contraint d’organiser une course à la succession en urgence. Parmi les noms pressentis pour lui succéder, certains observateurs évoquent Freeland elle-même, malgré son récent départ, ou d’autres figures montantes du parti, encore peu connues du grand public.
Ce départ potentiel pourrait également ouvrir un boulevard à Pierre Poilievre, leader des conservateurs, dont le discours populiste et les critiques virulentes contre Trudeau ont trouvé un écho croissant auprès de l’électorat canadien.
Un départ sous le signe de la controverse
Après neuf ans à la tête du pays, Justin Trudeau laisse derrière lui un héritage contrasté. S’il a été salué pour son ouverture sur les questions sociales et environnementales, ses détracteurs pointent une gestion économique vacillante et des scandales qui ont entaché sa crédibilité.
Quelle que soit sa décision finale, l’avenir politique du Canada semble désormais incertain, à l’image des défis économiques et diplomatiques qui se profilent à l’horizon.