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Elon Musk : Pourquoi le milliardaire déclare-t-il sa flamme à l’extrême droite européenne ?

Le milliardaire Elon Musk, connu pour son rôle de magnat de la tech et propriétaire du réseau social X (anciennement Twitter), suscite de plus en plus d’interrogations pour ses soutiens affichés à des figures et mouvements d’extrême droite en Europe. Des déclarations publiques aux financements potentiels, son implication soulève la question de son ambition d’étendre son influence politique au-delà des frontières américaines.

Un soutien affiché à des figures controversées

Elon Musk n’a pas hésité à prendre la défense de Tommy Robinson, militant britannique d’extrême droite, actuellement emprisonné pour des accusations de diffamation envers un réfugié syrien. Qualifiant la situation de « persécution », Musk a critiqué sur X le gouvernement de Keir Starmer, le qualifiant de « tyrannique ». Cette prise de position intervient alors que Robinson, fondateur de l’English Defence League, reste une figure controversée pour ses positions islamophobes et son rôle dans la diffusion de fausses informations.

Au Royaume-Uni, le soutien de Musk ne s’arrête pas là. Il aurait récemment entamé des discussions avec le parti d’extrême droite Reform UK, mené par Nigel Farage, ex-leader pro-Brexit. Bien que Musk ait depuis exprimé des réserves sur la capacité de Farage à diriger, son intérêt pour ce parti montre une volonté d’influencer la scène politique britannique.

Une percée en Allemagne et ailleurs

Le milliardaire s’est également fait remarquer en Allemagne pour son appui au parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), considéré comme une menace pour la stabilité démocratique par les services de renseignement locaux. Musk a publié une tribune dans le journal Die Welt, qualifiant l’AfD de « dernier espoir » pour un pays qu’il décrit comme en déclin économique et culturel.

Cette stratégie ne se limite pas à l’Allemagne et au Royaume-Uni. Elon Musk semble multiplier les ponts avec des leaders nationalistes européens tels que Viktor Orbán en Hongrie ou Giorgia Meloni en Italie, poursuivant une vision politique qui oppose « civilisation » et « wokisme ».

Un projet qui s’inscrit dans une logique globale

Selon le politologue Erwan Lecoeur, Musk reprend un projet initié par Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, mais avec des moyens beaucoup plus conséquents. « Il combine une fortune immense et une plateforme globale comme X pour influencer directement le débat culturel et politique », explique-t-il. Cette stratégie pourrait avoir des conséquences durables sur l’échiquier européen, d’autant que le milliardaire prône des valeurs ultracapitalistes alliées à une rhétorique conservatrice.

Des limites à l’horizon ?

Cependant, l’ascension politique de Musk pourrait être freinée, selon Jean-Yves Camus, un autre expert en sciences politiques. Avec une éventuelle réélection de Donald Trump, Musk pourrait se retrouver marginalisé sur la scène américaine, accaparé par des intérêts domestiques. « Sa visibilité actuelle pourrait décliner dès l’entrée en fonction du nouveau président américain », analyse-t-il.

Malgré tout, l’impact culturel et politique du milliardaire en Europe ne doit pas être sous-estimé. Pour certains observateurs, son influence risque de renforcer des dynamiques déjà à l’œuvre sur le continent, dans un contexte d’autoritarisme croissant et de tensions sociales exacerbées.

L’avenir dira si Elon Musk poursuivra son ascension sur la scène européenne ou si ses ambitions se heurteront aux réalités politiques de chaque pays. Une chose est sûre : son omniprésence médiatique et son poids financier font de lui un acteur à surveiller de près.