Dans un contexte de forte polarisation politique, François Hollande, ancien président de la République, a pris position en faveur du maintien d’Emmanuel Macron à l’Élysée jusqu’à la fin de son mandat. Dans une interview accordée à Ouest-France, il s’est exprimé sur l’importance de préserver l’équilibre institutionnel malgré les désaccords qu’il peut nourrir à l’égard de la politique de son successeur.
Un mandat à mener à son terme
Pour François Hollande, le départ anticipé d’Emmanuel Macron entraînerait un bouleversement institutionnel. « Il a été réélu, il doit donc achever son mandat. Une démission provoquerait une crise majeure », a-t-il expliqué, balayant les appels à la démission portés par des figures comme Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen. Selon un sondage récent publié par Le Figaro, une majorité de Français (61 %) partage pourtant l’idée d’un départ prématuré du président.
Concernant l’Assemblée nationale, l’ancien chef de l’État juge qu’une nouvelle dissolution ne serait pas pertinente. « Avec une Chambre divisée en trois blocs et sans majorité claire, des élections ne changeraient pas la donne », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de travailler avec les forces politiques en place pour garantir la stabilité législative.
Le défi d’une gauche renouvelée
François Hollande voit également dans ce moment de tension une opportunité pour refonder la gauche. Il appelle à un renouveau du Parti socialiste, qu’il souhaite indépendant des alliances trop étroites avec La France insoumise. « Le PS doit redevenir un espace central pour les sociaux-démocrates », a-t-il déclaré, mentionnant des personnalités comme Bernard Cazeneuve et Raphaël Glucksmann comme possibles figures de rassemblement.
L’ancien président insiste sur l’organisation d’un congrès avant l’été pour fixer une nouvelle ligne politique et se préparer aux échéances de 2027. Interrogé sur son propre avenir politique, François Hollande est resté évasif, préférant mettre en avant l’importance de reconstruire une base solide pour la gauche.
Un message pour l’exécutif
Enfin, François Hollande a adressé un conseil à l’actuel gouvernement, désormais dirigé par François Bayrou. Selon lui, des concessions sont nécessaires pour apaiser les tensions sociales. Parmi les priorités, il cite une réforme des retraites plus juste et des mesures fiscales équilibrées. Sans cela, l’exécutif pourrait se heurter à des motions de censure et à un climat politique encore plus tendu.
Par ce plaidoyer, François Hollande se pose en défenseur des institutions tout en rappelant les responsabilités de chacun pour préserver la démocratie française.